Piosenka:
Bernard Noël - Chant II tekstowo zapisana

Tekst piosenki Chant II


la bouche devient sauvage
elle insulte la tête
qui l’enferme
étroite étroite et cependant
ouverte
l’espace renverse en elle
sa buée
il ramollit mes dents
il noue mon chemin à la pierre debout
celle qui donnera mon nom au vent
mais la mort au moins
est sans lendemain
quelque chose cherche
mes lèvres
un poème

un état
littéral
puis
 la pauvre peau
un choc
au détour d’une route
de papier blanc
le monde n’est pas
la référence
mais le sol d’où monte la poussée
ô si vrai
ce qui jamais ne sera vrai
l’écriture n’exprime pas
elle rompt
et voici le trou du devenir
une chute dans la fumée
puis
 tu es nue
sur le lit de pierres
mes yeux crus
à travers tes poils
le soleil
notre réalité
et celle du réel
s’unissent dans l’air
puis
 le tu change
et le je aussi
notre histoire
s’enroule sur nous-mêmes
et toi et moi
ne sommes plus
le pain du temps
toute rencontre est l’énigme
une série d’accidents
la somme n’explique rien
c’est pour moi que tu es venue
pour moi seul
et
 l’amour dis-tu
est le penser ancien
quand tout geste
était de la pensée
et chaque geste
entrait dans les choses
toucher l’autre
c’était le penser
puis
 ton sourire
dans mes yeux
pense ton visage
et ce pensant je pose
ici
le masque invisible
de ce que je vois
ne le voyant plus
entre tes lèvres
ma langue lèche la ligne
puis
 quand je serai mort
et nous avons fêté ça
d’avance
comme si mon âge
liait nos ventres
la forme vient de l’oubli
un peu de terre et de salive
le poème est révolte
contre la distance qu’il crée
un catalogue dis-tu
montrant tes seins
ta clavicule
ta bouche
mon nez
et mes larmes dans
ta salière gauche
puis
 tu je
et je tu
et non non non
ce jour n’est pas un jour de plus
quoi le sang
la tête le cœur
l’amour est kilos
de chair
centimètres carrés
un gain de vif sous l’ongle
pieds confondus
donne-moi encore dis-tu
et la bouche ouverte
tu manges l’air sur mes lèvres
et
  c’est toi
me dis-je toi
et contre toi je suis
l’autre
que tu fais de moi
puis
 sur nos vertèbres
l’instant s’accroît
dressant le long de notre dos
la crête du vieux dragon
gardien du toucher long
couleurs
 couleurs
la nuque chante
le visage s’enfonce
dans l’œil
et
 autour de la pierre
où nous fait l’un
le soleil trace un C
auquel l’éclat de
nos montres posées
ajoute une cédille
le petit trou noir de tes yeux
n’est pas une lettre O
je ne le comblerai pas
et mon image déjà
cherche là quel échO
jamais n’en reviendra
O toi
 disais-tu quand
tu n’étais pas encore toi
si notre savoir est su
par d’autres têtes
reverse donc ta tête
sur la terre et prends-moi
car tu me vois
au lieu que de l’obscur
en toi ne peut venir
que catastrophe
   toi O
qui maintenant es toi
ta bouche est une bouche
et derrière tes dents je touche
sans aucun doute
une langue
  la vérité O
qui ne voudrait tomber
dedans mais je garderai
seulement tes yeux
de nudité dans mes yeux
et ce frisson du comment
dire
 je ne sais plus les mots
ils sont là-bas
comme nos montres
genoux genoux ta main posée
et en avant
  le ciel
on voudrait croire encore
qu’il peut tomber
mais nos têtes sont devenues
solides et tu vois
je touche la terre
avec plus de crainte
que je ne lève les yeux
car
 c’est bien connu
la terre est la poudre des morts
la nourrissante poudre
sans laquelle O paradoxe
la vie ne saurait exister
et l’homme
  avec ses pieds sur terre
est contraint par l’usage et l’utile
de s’éloigner des signes
il y a des prés pour l’herbe
des bois pour les arbres
des cimetières pour les morts
puis
 l’amour quitte la tête
et la tête se fait une raison
qui se souvient de la source
et des petites choses
mais nous
  sur notre pierre
et parallèles à l’en-dessous
nous sentons nos os
et autour d’eux cette émotion
qui est la terre des dieux
l’invisible terre
où fume
la présence
  ils sont morts
eux aussi et maintenant
la pensée se lève et garde
en son lever
l’imminence
nos yeux aiment l’abîme
qui la porte c’est le nouveau
ciel avec un vide
autour duquel la tête
s’agrandit on le voit
dans le petit trou noir
puis
  au jour le jour
les choses deviennent nos
principales idées je me couche
dans le sens du vent
pour que ton odeur m’arrive
avant toi et que
   tu me pénètres
comme dans mon enfance
faisait dieu
  (dis-moi
connais-tu cet air de triangle
et l’œil au milieu
restait ouvert toute la semaine
dans le noir)
  qu’est-ce
qui est en jeu les mots
sont une ligne qui fait
des boucles
on n’aperçoit rien d’autre
quand on les regarde
aucune matière
   et tu vois
ton présent et mon présent
ont la même vue
bien que l’air ne soit pas un miroir
alors ma langue dans ta bouche
nous disons
TOI
car toi est le nom sans néant

Bernard Noël - Chant II Tekst piosenki

Bernard Noël - Chant II Paroles de Chant II par Bernard Noël - Chant II tekstowo Paroles Chant II Bernard Noël Chant II słowa

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Chant II

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